Le quartier du Mihervé

LE QUARTIER DU MIHERVÉ

 

Mihervé est un ancien fief mentionné dès le XIIIème siècle et relevant de la baronnie de Montreuil-Bellay. Le noyau du lieu-dit est constitué d’un manoir et de sa chapelle édifiée au XVIème siècle. On trouve également des habitations troglodytiques de part et d’autre de la rue principale. 

Pendant l’Ancien Régime ce lieu est un ‘fief’ avec la  ‘maison noble’ future ‘Grand-Maison’ qui relève de Montreuil-Bellay.

En 1726, le quartier comptait 173 maisons et 80 ‘ménages’.

A l’issue de la révolution française (1789), le Mihervé est un véritable bourg qui dépend de Cizay.

En date du 18 fructivor (août), les habitants du Mihervé, attachés à leur appartenance à la commune de CIZAY avaient rédigé une pétition de façon à ce que leur hameau ne soit pas rattaché au village de Courchamps. Ils notaient notamment la séparation physique par des marais et chemins impraticables 9 mois de l’années, le centre de commerce que représentait Cizay à l’époque pour les petites communes de Montfort, Brossay et du Mihervé (voir la pétition du 18 fructivor 1802). 

Toutefois, par ordonnance épiscopale du 20 février 1809, le village du Mihervé situé sur la commune de Cizay est rattaché à Courchamps pour faire une commune de plus de 500 habitants. 

La conséquence principale est de ‘décentraliser’ le centre du village de l’ancien ‘bourg historique’ proche de l’Église pour que le centre de gravité se situe sur un terrain assaini, lieu de l’actuelle Mairie (voir le plan de 1829).

Ce village possédait un important et renommé vignoble relevant de Montreuil–Bellay.

 

MME DE SERRANT ET LE CADRAN SOLAIRE

Sur le mur sud de l’ancienne chapelle de la Grand’Maison, l’inscription relevée en 1876 se lit encore partiellement sur le cadran solaire « fait par Carpentier, Cours du Soleil compassé – 1668. A mon secours APOLLO. Je ne puis rien sans vous. »

Ce passage fait référence à la triste histoire de Marthe Le Bigot, héritière de la Grand’Maison et femme de Guillaume BATRU, Comte de Serrant.

Accusée publiquement d’adultère par son mari, personne bien vu par la Cour et protégé de Marie de Médicis et de Louis XIII, Marthe le Bigot est reléguée dans ses terres familiales saumuroises de Mihervé et de La Salle, près de Montreuil-Bellay. Elle aurait été nourrie de carottes dans les écrits « les historiettes » de Tallemant des Réaux. 

Ces inscriptions rappelleraient le cri de la dame, attachée à son lit,  « saignée aux quatre membres » par son mari et dont le domestique aurait sauvé la vie. 

Elle aurait fait édifier la chapelle dont le pignon s’élève vers l’Ouest par reconnaissance.

 En effet, jusqu’à la révolution, il fait mention d’une tombe en marbre noir avec des inscriptions en latin « dune dame de SERRANT ». Son tombeau se trouve donc dans la chapelle jusqu’en 1793 où le plomb de son cercueil sera récupéré pour fondre des balles.

La fosse resta ouverte pendant 30 ans : les ossements à l’abandon furent rassemblés et transportés par Mr RODHAIS, héritier de Melle d’AUBIGNY de VAULIARD à son château en Champagne près de Puy-Notre-dame où le tombereau existe toujours.

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